
Chronique d'un divorce annoncé
Comme pressenti ces dernières heures, l'Espagnol Fernando Alonso a rompu son contrat avec McLaren ce vendredi et quitte l’écurie britannique après seulement une saison de cohabitation. Une issue inéluctable.
La rumeur avait enflé toute la matinée. C’est finalement ce vendredi midi que la nouvelle a été officialisée : Fernando Alonso et McLaren, c’est terminé. Une issue qui ne surprendra personne, ni les observateurs avisés du paddock, ni les fans du double champion du monde. Alors que la presse ibérique annonçait ce matin la prochaine rupture entre les deux parties, c’est finalement l’agent du pilote espagnol qui a officialisé l’inéluctable quelques heures plus tard au micro de la radio RNE. Un an après avoir rejoint l’écurie britannique, Fernando Alonso fait donc ses valises au terme d’une saison 2007 pour le moins mouvementée. « Depuis tout gamin, j’avais toujours voulu piloter pour McLaren, confie sur le site officiel de l’écurie britannique le double champion du monde espagnol, libéré de tout engagement. Après, la vie fait que parfois les choses ne fonctionnent pas. Je continue à penser que McLaren est une grande équipe. Nous avons eu des hauts et des bas cette saison, et c’est vrai que ce n’est pas un secret : je ne me suis jamais vraiment senti chez moi. »
Comment s’étonner d’un tel dénouement ? Dès le départ, l’association n’a semblé être qu’un mariage de raison, plus qu’un coup de foudre. Recruté par Ron Dennis après ses deux titres mondiaux conquis au volant de Renault, Fernando Alonso n’a jamais pris ses marques, ni senti sa nouvelle structure derrière lui. La faute essentiellement à un Lewis Hamilton exceptionnel pour sa première saison en F1. Talentueux et impétueux, le Britannique n’aura eu de cesse - légitimement - de briser dès le début du championnat le statut officieux de pilote n°1 qu’Alonso s’imaginait dévolu en débarquant au volant des Flèches d’Argent. Incapable de gérer la situation et l’ego de deux champions, Ron Dennis, par ailleurs taxé de favoritisme envers son poulain Hamilton, a également une lourde responsabilité dans l’échec de son écurie, dépouillée du titre constructeur pour espionnage puis du titre pilote par Ferrari et Kimi Räikkönen lors de l’épilogue d’Interlagos au Brésil.
Passé du cocon Renault à l’essoreuse McLaren, Fernando Alonso a donc préféré donner une nouvelle orientation à sa carrière. Malgré les discours de bonnes intentions énoncées par l’un et l’autre lors des dernières courses d’une saison 2007 étouffante, la cohabitation était devenue impossible entre Hamilton et Alonso. Un constat corroboré par McLaren, qui libère l’Espagnol sans compensations financières, alors que son contrat courait jusqu’en 2009. Fatalement, le serpent de mer d’un retour du « Taureau des Asturies » chez Renault va accaparer les gazettes ces prochains jours. Si un tel champion sur le marché va suciter l'intérêt, l’hypothèse d’une nouvelle collaboration avec le Losange reste évidemment la piste la plus crédible. Surtout après la saison indigente vécue par les hommes de Flavio Briatore. Du coup, un baquet se libère également chez McLaren (Rosberg ?). Le grand jeu des chaises musicales peut débuter…